Littérature

C’est par l’écriture que Falaba est entré dans le milieu artistique du Mali. Comme beaucoup d’artiste de son époque — fin de la colonisation — et issus de milieux modestes (parents cultivateurs), il est tout d’abord enseignant. Lorsque l’on est un jeune enseignant déplacé dans de petites villes de brousse, parfois le seul instruit, les nuits sont longues et monotones. Pour s’évader et occuper son esprit, petit à petit, il commence à écrire.

Toujours dans un esprit de préparer les futurs générations à la construction d’un Mali en devenir, ses premiers ouvrages sont avant tout pédagogiques. Peu à peu, il propose à l’unique maison d’édition malienne (Éditions Populaires) des romans pour la jeunesse. Mais dans un Mali de moins en moins soucieux de sa population, le processus d’éditer un livre pédagogique, ou un simple roman, est compliqué et difficile surtout que l’état ne voit pas ça d’un bon œil, les livres ont toujours été mal perçu par les pouvoirs dictatoriaux !

À ce moment, il écrit également des pièces de théâtre. Il y voit un moyen rapide et efficace pour diffuser ses propos, peu couteux, ses élèves sont ses premiers comédiens et commence à s’investir de plus en plus dans le théâtre, où il trouve rapidement le succès. La base d’une bonne pièce est un travail solitaire d’écriture qu’il peut réaliser partout lors de ses différentes mutations d’enseignant.
Toute sa vie, il écrira, ses manuscrits de contes seront édités (Contes et récits du terroir) mais occupé par ses travaux de théâtre et de cinéma , il n’aura pas toujours le temps pour se soucier de placer ses romans dans les différentes maisons d’éditions nouvellement créées dès le milieu des années 80.

Le conteur

En plus du travail de metteur en scène (théâtre et cinéma) et de ses travaux d’écriture, il aimait beaucoup, quand il le pouvait, endosser son costume de conteur. Comme toujours la base est une histoire, inspirée d’un conte traditionnel qu’il ré-écrivait pour son jeu de conteur. Falaba appréciait ce parfait mélange que l’on trouve dans un conte : un travail d’écriture pour sa création, ensuite une diffusion simple peu couteuse qui offre la possibilité de perpétuer la tradition, transmission d’une culture orale, d’éducation, d’évasion et d’imagination pour l’auditoire et le plaisir de « jouer » pour le conteur.
Il obtiendra un prix aux IIèmes Jeux de la Francophonie, tenus à Paris en 1994 (dont il était très fier). Il participa également aux éditions du Festival des contes du Mali dénommé « La grande parole » en 1995 et 1996.
Un de ses contes sera adapté à l’écran par B. Sidibé, Sanoudié, où il jouera le rôle d’un ancien qui conte à sa petite fille une histoire.

Falaba est toujours un conteur de référence pour beaucoup. Ceci est dû au fait qu’il est su transmettre avec tout les outils moderne à sa disposition des contes traditionnels mais aussi créer des récits s’inspirant d’anciens contes traditionnels.
Il était surement un des rares artistes maliens, à connaître la culture traditionnelle et l’insérer au milieu de ses œuvres quelles soient musicales, chorégraphiques, littéraire ou sous forme de conte mais aussi et surtout sous des formes les plus variées, radiophonique, audiovisuelle, cinématographique et scénique.

Jusqu’à aujourd’hui, F.I. Traoré sert de référence dans divers domaine comme le témoigne le projet Spoken Word, projet consistant à promouvoir le conte, les échanges et les rencontres à travers le continent africain. Sur son site, on peut y lire la contribution de Falaba à la diffusion international du conte africain.

Quand certains jours ton âme est en déroute, Que l’ennui en toi s’allie au doute, Que le chagrin t’accule au désespoir, Tirons, des contes et récits du terroir, La sagesse qu’enseignent les conteurs noirs. F. I. Traoré

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Ses livres

Contes et récits du terroir :

Édité en 1970 au Éditions Populaires dans la collection « Hier », cet ouvrage regroupe 27 contes. Le dernier de la liste « Duel dans la falaise » sera la base scénaristique du 2eme long métrage de Falaba (Kiri kara watita). Dans sa préface du livre C. Dembélé (Professeur de philosophie) signale aux lecteurs maliens que certains de ces contes ou récits leur rappelleront surement de les avoir déjà entendus car ils appartiennent au patrimoine. Mais la nouveauté, et ce qui rends l’ouvrage attrayant, « c’est le style concis, alerte et dépouillé de toutes fioritures ampoulées de certains écrivains de la négritude en mal d’exotisme ». Et finit sa préface par :  » Une profonde connaissance des contes du passé africain, jointe à un art concis et éprouvé de la narration, font d’Issa Traoré un écrivain de qualité, qui n’a pas fini d’étonner le lecteur africain ».

Le récit illustré de Duel dans la falaise :

 

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Cap sur le bonheur :

Édité en 1987 par Les Nouvelles Édition Africaines et EDICEF, illustré par Agnès Pezon. Cet ouvrage est proposé pour les jeunes lecteurs, qu’ils soient ou non africains, les premiers découvriront les désirs profonds des jeunes africains. Les seconds retrouveront ce qui fait la force de l’Afrique, leurs racines natales.

Résumé :
Mandiou n’a qu’un rêve : aller vivre en ville où tout doit être merveilleux ! Il réussit à s’enfuir du village mais les pièges cruels de la ville se referment vite sur lui. L’égoïsme de son oncle Namory, la méchanceté de sa tante Fanta, l’influence néfaste de camarades malhonnêtes l’enverront en prison… Rude expérience qui ne sera pourtant pas inutile. Mandiou sait désormais que c’est au village, au milieu des siens qu’il pourra trouver le bonheur.

Au sujet du livre Lassana Sogodogo (Prof. École normale de Bamako) écrivait : Cap sur le bonheur, un roman dont le message, autant que l’écriture, a retenu notre attention à cause tant de son opportunité que de son incidence sur l’actualité.

Cette rubrique est en cours de réalisation et donc incomplète.