

Affiche du film An be no don (Nous sommes tous coupables)
An be no do – Nous sommes tous coupables
Thème : Fiction autour du problème de l’infanticide et des enfants adultérins au Mali.
Résumé : La jeune Aminata, malgré ses brillantes études, est renvoyée de l’école. Ses parents ne peuvent s’acquitter des frais de scolarité. Obligée de travailler ; elle tombe enceinte par un garçon chassé de son foyer familial.
Privée de soutien familial et financier, elle donne la mort à son nouveau-né. Arrêté, incarcéré, jugé sans avocat, Aminata renonce à la lutte si ce n’est son ancien maître d’école qui plaide en sa faveur.
Observations : Suite à une rencontre avec l’Union Nationale des Femmes du Mali qui cherchait un moyen efficace pour combattre ce fléau, qui sévissait à cette époque, F.I.Traoré décide d’en faire le sujet principal de son film.
Notes : Premier grand succès public et commercial. Long métrage couleur. Obtient une mention spéciale au Fespaco 1981 (7e festival)
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Ce film traite du problème de l'infanticide et des enfants adultérins, à la demande de l’Union nationale des femmes du Mali qui cherchait un moyen efficace pour combattre ce fléau. F.I.Traoré réalise son premier long métrage, utilise ce thème pour dénoncer l'aberration administrative comme un des facteurs de marginalisation des filles mères. Mais il profite également de cette tribune pour photographier la population urbaine de Bamako et souligner les rôles complexes des traditions et de la religion dans la vie quotidienne des maliens. Il n'hésite pas à critiquer une justice à l'européenne en décalage avec ses citoyens africains. Enfin, il démontre le rôle essentiel de l'enseignement dans une nation naissante et place l'enseignant comme un libérateur.
La famille Tangama habite un quartier pauvre de Bamako, capitale de la République du Mali. Le père, Bomba Tangama, est porte-faix et travaille à la Somiex. La mère, Saran Coulibaly, vend des rafraîchissements à la criée pour suppléer la maigreur des revenus du ménage. Les enfants, nombreux et en bas âge, sont ainsi, tout au long de la journée, livrés à eux-mêmes. Dans le quartier voisin de Dravéla, Siriman Konaté, tailleur de profession, vit avec ses deux épouses. La coexistence de ces coépouses est loin d'être pacifique, surtout que la plus jeune d'entre elles la favorite, est mère d'un garçon, Karim, né hors mariage, bâtard par conséquent. Pressé par sa vieille mère - qui ne peut se résoudre à vivre sous le même toit qu'un bâtard - pressé donc par sa mère, Siriman renvoie de chez lui le petit Karim qui s'en ira grossir la horde tous les jours plus compacte des galopins de la capitale. Du côté de la famille Tangama, les choses se gâtent très vite. Aminata l'aînée des enfants, malgré ses brillants résultats scolaires, est renvoyée parce que ses parents ne peuvent s'acquitter des frais de scolarité, tous les jours plus onéreux. La fillette emboîte donc le pas à sa mère : elle vend du Djindjinberé (jus de gingembre) à la criée. Les chemins d'Aminata et de Karim finissent par se rencontrer, et la fille des Tangama tombe en grossesse des œuvres du garçon. Sa mère tentera de la faire avorter par maints procédés ; ses efforts ne connaîtront hélas pas de succès. La rumeur parvient enfin aux oreilles de Bomba. Sa réaction est brutale et impitoyable: il bat la mère et renie la fille, que son amant a déjà délaissée. Privée du soutien économique et moral de sa famille et couverte d'opprobre, Aminata broie du noir. Aussi donne-t-elle la mort à son enfant, immédiatement après la naissance de ce dernier. Incarcérée à la prison civile de Bamako, sans avocat ni conseiller, rongée par le remords, elle renonce à la lutte. L'intervention de Mr Diarra, l'ancien maître d'école, viendra donc à point nommé, pour imprimer un autre cours aux évènements. Et sa brillante et émouvante plaidoirie posera à toutes les consciences les brûlants problèmes de l'éducation et de la religion.
Titre : AN BE NO DO (Nous sommes tous coupables)
Date : 1980
Format / Durée : 16 mm - couleur / 109 mn
Production : Falaba's films / Ministère des Arts (Mali)
Réalisation - scénario : Falaba Issa Traoré
Images : Abdoulaye Sidibé – Sekou Hamala Keïta
Montage : Michele Vaugin
Son : Abdoulaye Sèk
Lumière : Mahame Kamara
Musique : F.I.Traoré – chants : Saranfin Kouyaté – Oumou Tunkara
Interprètes : Samata Diarra – Balla Touré – Assitan K. Traoré – Sory Ibrahima Koïta – Burama Diakité – Modibo K. Keïta – Halima Konate – Jetènen Koïta – Fatimata Fonba - Conseiller juridique : Manaasa Danyoko
Palmarès : Mention spéciale du Prix de l'OCIC (Office Catholique Internationale du Cinéma) au Fespaco 1981.
Quelques images du films :

Aminata la petite marchande de rue

Alertée la police, finie par découvrir le petit corps sans vie.

Aminata se lave dans le fleuve et en profite pour noyer son bébé.

La rencontre d’Aminata et de Karim.

Après son accouchement douloureux, la jeune fille se dirige vers le fleuve.

Aminata enceinte, va commettre l’irréparable.

Père coléreux dans An bé no don

Le père de famille remercie l’instituteur, improvisé avocat, qui a obtenu la libération d’Aminata.

Au procès c’est son ancien instituteur qui plaidera pour la libération la jeune fille.

La vie des petits marchands dans le quartier pauvre de Bamako.

introduction du film sur les aléas et les valeurs de la vie
Extrait du film :

(Désolé pour la publicité du début)