Généralités sur la République du Mali

Carte du Mali - Afrique de l'ouest

Mali – Pays continental d’Afrique de l’Ouest

Pays central de l’Afrique de l’ouest, La République du Mali, pays natal de Falaba I. Traoré, vaste pays à faible densité, que se partagent plus d’une dizaine d’ethnies.
Le nord par les nomades et semi-sédentaires : Touaregs, Tamashecks,.., au centre : Songhaï, Peuls, Dogons, Bozos,… au sud par les sédentaires qui constituent la majorité de la population : Bambaras, Bobos, Malinkés, Soninkés, Sénoufos,… Les Bambaras forment près d’un tiers de la population, Falaba Issa Traoré était issu de cet ethnie, mais se considérait avant tout comme citoyen malien conscient du rôle et de la richesse que peut apporter chaque ethnie pour l’épanouissement et le développement de ce grand pays.
Pour en savoir plus sur le MALI. (Source : Wikipédia). Où se situe le village de Falaba ?

Carte descriptive du Mali

Monographie de son village

F.I.Traoré et le chef du village - 1995

F.I.Traoré et le chef du village Falaba en 1995 – Photo : G.Mery

Le village de Falaba appartient au Cercle de Bougouni de la région de Sikasso (3ème), à 40 Km à l’Est de Bougouni, à 180 Km à l’Ouest de Sikasso et 200km au Nord de la Côte-d’Ivoire. Village typique Bambara, Falaba signifit le grand marais.
Toute sa vie, F. I. Traoré était perpétuellement sollicité pour une aide, un conseil, un soutien. Se considérant comme un simple citoyen malien, les gens le rencontraient sans difficulté, les femmes pour son statut d’orateur respecté, les hommes pour les relations privilégiés avec les femmes, les citadins pour sa culture de la tradition, les paysans pour sa compréhension du monde moderne acquis lors de ses voyages, le milieu artistique pour ses connaissances et ses relations, les jeunes pour sa sagesse, les vieux pour ses qualités intellectuelles.
C’est pour cela que cet homme du peuple, en plus de son rôle de patriarche, d’artiste, d’intellectuel, était convié à participer à différents projets.
Comme celui, malgré son simple statut de villageois, de rédiger à l’aide des notables de son village la monographie de celui-ci.
Voici donc, cette monographie du village Falaba rédiger par F. I. Traoré, un enfant du village, entouré d’une quarantaine de notables afin de sollicité des organismes de jumelage à soutenir son village dans divers projets. Réaliser le 26 décembre 1988.

FALABA, le VILLAGE :

Le soleil se lève sur Falaba

Le soleil se lève sur Falaba – film Cendres et soleil

I) Historique :
Flaténé Téngoué Koné est le fondateur du village de Falaba. Il était le frère consanguin de Samba Odiouma Koné, l’aieul de tous les Koné de cette contrée appelée le Tiendougou (Le Pays du sable) ce qui n’est qu’une traduction littérale.
A la vérité, le vocable de Tienbougou doit être différemment compris. En effet, après la dispersion des Koné de Gonkoro (Village du Cercle actuel de Kolondiéba) Odiouma et ses frères arrivèrent à Korobala, d’où ils atteignirent le village de Samba. Désireux d’étendre son hégémonie sur toute la contrée, Odiouma Koné, sur recommandation de ses devins, fit le sacrifice du fonio (Digitaria exilis – céréale), un fonio auquel il mêla du sable pour en augmenter la quantité car, avaient affirmé les oracles, l’influence des descendants de Odiouma s’étendra sur toutes les terres que survoleraient les oiseaux ayant picoré le fonio et le sable répandus par le conquérant.
Donc, Falaba Téngoué Koné, frère consanguin de Samba Odiouma Koné, a fondé le village de Falaba qui, avec celui de Sirakoro, distant de 3 km, constituent (les deux localités réunies) le Flaténéna, ou descendance de Flaténé, mère du fon­dateur. Parti de Samba, Téngoué, infatigable chasseur, a d’abord fondé Sounsounkouni, dont il ne reste aujourd’hui que des ruines. C’est à partir de ce site qu’il va soumettre les Mariko, premiers habitants de Falaba, à un harcèlement impitoyable. Point de bataille rangée, mais une espèce de siège permanent, établi par un ennemi invisible et insaisissable. Les Mariko habitaient l’emplacement actuel du « goro » dont les ruines sont encore visibles de nos jours. Leur chef, Tiéfanka Mariko, fils de Nérimba, après une longue résistance, finit par céder, surtout après l’épisode du parc à bestiaux. Un jour en effet, Tiéfanka et ses hommes crurent tenir la victoire lorsque Téngoué, submergé par le nombre, s’engouffra dans un parc vide autour duquel ses ennemis organisèrent le siège. Hélas ! Non seulement les Mariko ne réussirent pas à s’emparer de lui, mais l’homme tua un grand nombre de défenseurs pour s’évanouir ensuite, comme de la fumée, sans une égratignure. Le lendemain, à la poin­te du jour, il rôdait encore dans les environs immédiats du village, dont nul n’osait plus sortir. Tirant les leçons de tant de malheurs, les Mariko, sous la conduite de Tiéfanka, abandonnèrent les lieux, et le « founti » ou exode massif, prit la direction du nord-est, passant à distance respectueuse de Sidio dont le roi, Diohiri, était un allié des Koné. Téngoué ne désarma pas pour autant ; il continua obstinément sa tactique de harcélement qui lui avait jusque là fort réussi. Sentant venir la panique dans son peuple, Tiéfanka demanda un tête à tête à son opiniâtre poursuivant.

Place du village

Place du village – Photo : G. Mery

La rencontre eut lieu sous un néré (parkia biglobosa, plante médicinale aux multiples propriétés : anti-inflammatoire, anti-bactérienne, anti-fongique et analgésique) mais rien ne filtra de cet entretien historique. Ce que l’on peut dire, c’est qu’à l’issue des conversations, Tiéfenka et son peuple se dirigèrent vers le nord, traversèrent la rivière Banifing pour s’installer sur la rive gauche, emplacement que le village de Namissan (actuel arrondissement de Zantiébougou, dans le cercle de Bougouni) occupe encore de nos jours. Ce que l’on sait aussi, c’est que Tiéfanka dans les jours qui suivirent son arrivée dans le site de Namissan, offrit Dié Cniné une de ses nièces, en mariage à Téngoué. Ce que l’on sait enfin, c’est que Téngoué cessa sa politique de harcèlement et que, incommensurable marque d’estime de la part d’un conquérant, il fit don, à Tiéfanka, d’une partie du « Folo Missa » le redoutable dieu séculaire des Koné du Tienfougou, qui trône encore à Mamissan, dans le Siankadougou.
Resté sur sa faim à propos de cette rencontre entre ces deux grands hommes la population de la contrée s’est contentée de donner libre cours à son imagination dans cette formule lapidaire : « redire à quelqu’un ce que Téngoué et Tiéfanka se sont dit sous le néré », ce pour indiquer que l’on se parlera sans ménagement.
Une fois les Mariko rejetés sur la rive gauche, Téngoué s’en va à Samba d’où il revient bientôt, escorté de sept esclaves portant sept boules de terre glaise et du fer noir, qui vont constituer le « Katioro » de Falaba, cette stèle d’argile sous laquelle on enterre les sacrifices indispensables dans la fondation d’une cité et même d’une concession. Pendant tout le temps que durera l’édification de la nouvelle cité, Téngoué restera, de jour comme de nuit, dans la futaie proche des remparts ouest de Falaba. Cette futaie est devenue le bois sacré du village, que les vieux continuent d’adorer. Une fois le « fourou » construit, Téngoué intrônisa son fils aîné à Falaba. Celui-ci portait le nom de Noumou Gna Tountoun (Tountoun, Fils de la forgeronne Gna, peut-être aussi Gna qu’une forgeronne a reçue à sa naissance, ou bien Gna qui est née alors que ses parents étaient les hôtes d’un forgeron). Ainsi, si Téngoué est le fondateur de Falaba, son fils Noumou Gna Tountoun en est le premier habitant. En effet, le conquérant n’habita jamais cette cité pour laquelle il s’est tant battu. Dès qu’il eut intronisé son fils, il s’en alla à Samba prendre du repos. Il n’en revint point, car il y mourut peu de temps après son arrivée. Noumou Gna Tountoun eut cinq descendants mâles, dont les enfants peuplent Falaba et Sirakoro.
Ce sont :
– Djinédié Kèèkouma : dont la descendance forme l’actuel quartier de Djinèdièba, à Falaba.
– Cniné N’Golo : sa descendance constitue la majeure partie de la population de Falaba où elle occupe les quartiers de Laminina, N’Pénèla, Fanhounouna, Bèlèkan, Nokofèna.
– Bouraama et Zamblé : qui ont créé le quartier de Gnala.
– Tonfa Gna Karamoko : qui est l’ancêtre de tous les Koné de Sirakoro.
Les premiers habitants qui suivirent les Koné ont été les Mariko de Sinsinna, jadis installés à Missala, près de Samba. Ils sont apparentés à la population de Kélékélé, un village de l’ancien canton du Gouantiédougou, dans le cercle de Kolondiéba. Lorsque ces Mariko de Kélékélé ont voulu émigrer vres le sud-est, Ténéman ancêtre des gens de Sinsinna, a choisi de rester auprès du mari de sa sœur Sinsinna Gniné, épouse de Gniné N’Golo, qu’il suivit à Falaba.

F.I.Traoré dans son village

F.I.Traoré dans son village de Falaba
entouré de ses habitants – Cendres et soleil

C’est ensuite que vinrent de Sanso, dans le Baninko, les Mariko de N’Tininkala, qui choisirent plus tard de suivre Tonfa Gna Karamoko à Sirakoro où ils habitent toujours. Ils ont volontairement choisi de venir au Tienfougou, mais n’y sont pas venus sous le joug de l’esclavage. Puis vinrent les Togola de Sirakoro, ceux de Gnégnoukoula et de Gnimbala, aussi bien que la famille des Traoré de Matokomana.
Les Toumoussoka, les N’gouèlaka, les Sangaré et Fassira de Boundiori sont d’implantation récente. Depuis la mort de Noumou Gna Tountoun, les chefs suivants se sont succédés dans le « fourou » du Flaténéna à Falaba :
Djinédié Kèèkouma, Gniné N’Golo, Bourouma, Zamblé, Bosséri, Lamini, Nômèri dit Bidi, Sohiri, Ouaraba Tiécoura, Ba Toufanka dit Tararo Baa, Soma, Fankoro, Dié Massiri Tiécoura, Dansina, Mamourou, Malobéli, Dounontié, Sibiri dit I(i), puis le chef actuel, Kéfa Koné, intronisé en 1988.
L’épopée Samoryenne (vers 1860-70) a eu lieu sous le règne de Zamblé. Le village de Falaba en a souffert, malgré la reddition sans condition, faite à Almamy Samory par Nômèri Koné de Falaba, Diokèlè Koné de Bohi et autres traitres, qui ont fait payer un lourd tribut au tyran du Ouassoulou. Depuis Zamblé, la chefferie traditionnelle du Sambadougou (le clan des oncles de Kébila Ténéman) a cessé d’exister, parce que Zamblé a préféré le pouvoir dans le Flaténéna à celui, plus grand, mais moins bien établi, du Sambadougou.
Doubakoro Koné est, après Téngoué, l’un des plus grands capitaines que le Flaténéna a connus. Après maintes expéditions victorieuses, il mourut à Toubala dans le Nafanadougou, à la tête de la colonne de secours que le Tiendougou envoya en aide à ses frères du Banan.
Falaba a subi une guerre désastreuse contre Défina, dans le Zanna. En effet, Gha Ténéman, chef de cette cité, profitant du fait que les hommes du village étaient pris pour une expédition lointaine, envoya une armée commandé par son fils pour une expédition de rapines. Falaba fut facilement pris et détruit, son « tondounoun » ou tambour sacré volé, son chef emmené comme prisonnier de guerre. Bidi ne dut sa liberté qu’à une évasion spectaculaire qu’il effectua en caleçon. Ce fut ensuite le « founti » qui conduisit les habitants du village à Babaa, dans le Baninko, près de Massigui. Le « toumoundon », au retour dans les ruines, s’est graduellement effectué après l’occupation française.

Retour des champs

Retour des champs – Photo : G. Mery

II) Population :

La population de Falaba est de Six Cent Vingt Quatre habitants (624 hab.) selon les chiffres du dernier recensement, celui de 1987. Sur ses 624 habitants, il y a 277 femmes et 417 hommes. La population est à près de 70% composée de jeunes. Ce sont tous des Bambara, l’ethnie dominante en République du Mali. La religion dominante est l’Islam, cependant que la plupart des gens du troisième âge son animistes, et même fétichistes. La langue la plus parlée est le Bamanan (Bambara).

 

II) Situation géographique :

carte US - Village Falaba

Falaba – Carte Armée U.S. – éch. : 1/250000

Le village de Falaba fait partie de l’arrondissement de Zantiébougou, cercle de Bougouni, dans la 3ème région administrative du Mali, ayant Sikasso pour capitale. Il est situé dans l’angle que forme, à Zantiébougou, la séparation des routes de Sikasso (route bitumée) et de Tengréla (piste carrossable toute l’année jusqu’à Kolondiéba). Falaba est situé à égale distance de ses deux importantes voies de communication : 3km le séparent de la route bitumée Bougouni-Sikasso, tandis que 4km le séparent de la route Bougouni-Tengréla (République de Côte d’Ivoire). Le village est à 40 km de Bougouni, 4 km de Sinsimba et 9 km de Bohi.
En dehors de ces données, Falaba est en tous points semblable à Bohi et Sinsimba pour ce qui est du climat, du relief, de la végétation et de l’hydrographie. Des trois villages, il est celui qui n’a pas bénéficié jusque là de forage, aussi, le ravitaillement en eau potable pose-t-il, à la population, de graves problèmes en saison sèche. ( Position du village : Lat : 11°22’28 »N Long : 7°08’42 »W – Falaba sur Google maps).

 IV) Économie :

Composée exclusivement de Bambara, la population de Falaba est à vocation agricole et pastorale. Sur le plan de l’agriculture, elle cultive des cultures vivrières (mil, maïs, haricot, arachide) et aussi industrielles (coton et dah), les fibres de cette dernière étant utilisées en sacherie.

Grenier

Grenier – Photo : G. Mery

La longue sècheresse qui vient de sévir sur tout le pays, a compromis, pour longtemps., la culture des tubercules (igname, patate et manioc) qui constituaient cependant un sérieux appoint à l’alimentation de la population.
Avant les années 1973, le maraîchage était florissant à Falaba. Hommes et femmes entretenaient, dans les jardinets cerclant le village, des légumes comme la tomate, les aubergines, le piment, le gombo et différentes espèces de haricot dont les feuilles entrent dans la préparation des sauces de maints plats bamanan.
Les essais, en ce qui concerne la pomme de terre et les oignons, s’étaient révélés concluants. La Grande sécheresse des années 73-87 est venue compromettre ces espoirs. En raison des espaces propices dont il est environné, Falaba peut fonder des espoirs sur le maraîchage ; son nom même le dit assez : Falaba, la grande rizière, la grande plaine humide.
Les habitants du village aiment planter les arbres fruitiers tels le manguier, l’oranger, le citronnier, le goyavier. La culture du bananier, naguère en plein essor, est pratiquement arrêté en raison du manque d’eau.
En raison de l’absence de cours d’eau permanent, la pêche n’a aucun rapport. Dans les années d’avant la sécheresse, elle consistait en des pêches collectives sur les points d’eau, et en de petits barrages de mottes d’argile édifiés sur les marigots et entre lesquels on posait des nasses coniques. Ce procédé, si artisanal qu’il fut, procurait un peu de poisson à la population au début et à la fin de l’hivernage. De nos jours, il a vécu.

Préparation des ruches

Préparation des ruches – Photo : G. Mery

Dans le domaine de l’apiculture, Falaba était, de tous les villages de la contrée, celui qui avait la meilleure récolte de miel. L’interdiction des feux de brousse précoces, qui a favorisé l’allumage des feux tardifs dévastateurs, a mis un terme à cette activité, puisque les feux tardifs, non contents de calciner la paille utilisée pour la fabrication des ruches, détruisent les essaims d’abeilles en même temps qu’ils grillent les fleurs.
Dans le domaine de l’élevage, le cheptel connaît une nette amélioration, grâce à la diligence du service vétérinaire. On élève des bœufs, des moutons, des chèvres et des poulets. Mais les fréquentes maladies de la volaille sont ici un sérieux handicap, tout comme le sont le manque de forages et l’ensablement des mares.
Les transports se font en automobile, en charrette, à dos d’âne, etc. Les échanges se font sur les marchés hebdomadaires de Bohi le vendredi, Bafaga le lundi, Zantiébougou le Jeudi, Tonfa le mercredi, et Sirakoro le vendredi également. Pas d’électricité ni de gaz ; le combustible utilisé par les paysans est le bois mort. Pas de tracteur, pas de moulin, pas de batteuse. L’absence totale de ces machines-outils de première nécessité est un frein sérieux au développement, et impose aux paysannes bien des corvées éreintantes, facteur essentiel de leur vieillissement précoce.

V) Éducation – Santé – Culture :
Falaba ne dispose pas d’écoles, mais d’une médersa ouverte en 1987 où 43 élèves sont inscrits ; ils sont originaires de Falaba, Sirakoro, Sidio, Tonfa, Sorona, Bafaga, Boundioni, Bougoula et Sinsimba. Les grands efforts déployés par la jeunesse dans le domaine de l’alphabétisation fonctionnelle ont permis l’érec­tion du village, depuis 1979, en Association Villageoise, susceptible de prendre en main l’encadrement des activités agricoles et pastorales du village. Aujourd’hui : une vingtaine de néo-alphabètes dispensent régulièrement des cours à la population. La langue nationale utilisée est le bamanan.
Falaba ne dispose pas d’un dispensaire. La population a construit une maternité rurale qui, hélas, n’est toujours pas pourvue d’un personnel adéquat. En attendant, deux femmes âgées, ayant fait leur formation au centre de santé de Bougouni, assistent les femmes en travail. Le patriarche Kéfa Koné, et les anciens Tiécoura Traoré et Birama Koné, apportent aux malades le secours de la médecine traditionnelle.

Préparation des futurs circoncis

Préparation des futurs circoncis – film Cendres et soleil

Mis à part les travaux manuels d’intérêt immédiat comme le tissage des bandes de coton, le tressage des nasses, la fabrication des lits de bambou, des nattes en tiges de mil, des ruches de paille et des paniers, l’artisanat ne aucun essor.
Les survivances du fétichisme subsistent, et trouvent leur manifestation dans maints actes de la vie quotidienne. Ceci explique l’existence d’une chefferie traditionnelle, en la personne, aujourd’hui, de Kéfa Koné successeur attitré du fondateur ; il est le gardien des traditions et du patrimoine sacré . Des lieux de culte existent aussi, dont le « dougouda », ce bois sacré où sont censés habiter les génies protecteurs de la cité de téngoué. Néanmoins, on peut dire que la tendance vers le modernisme coexiste sans heurts avec les anciens traits de culture, même si ceux-ci sont en train de perdre du terrain chaque jour un peu plus.
Pour finir, on peut dire que si Falaba a connu de grands malheurs dans un passé récent :
– grandes épidémies consécutives aux retombées de la première guerre mondiale, dit la croyance populaire.
– invasions multiples des criquets migrateurs, et famines qui les ont suivi.
– fuites de la main d’œuvre valide on raison des travaux forcés et de l’effort de guerre en 39-45.
– mobilisation de 1940 dont le vieux Moutari Koné est le seul survivant.
Le village a pansé ses blessures, et s’est résolument tourné vers l’avenir. Unis dans l’effort, ses habitants sont décidés à s’affranchir des mythes paralysants, afin d’aller de l’avant, dans la voie du développement et du progrès.
Propos recueillis par Falaba Issa Traoré et Bohi Zan Koné.

Le lundi 26 décembre 1988, en présence et avec la collaboration des notables (soit environ une quarantaine de personnes nées entre le début du XXe siècle et 1960).